L'amitié, je pense souvent à mes amitiés. Ce que représente un ami. Comment je reconnais un ami, etc.
J'estime à titre personnel que ce statut se doit de tenir un sens profond.
Comme beaucoup de mes relations intimes, c'est un titre que je porte haut. Une amie pour moi se rapproche d'une sœur. Le degré de sororité que je ressens envers quelqu'un est un indicateur, il sert à déterminer le statut d'une relation, comme une relation amicale ou simplement de connaissance.
Hier soir, j'ai supprimé une amie avec qui j'ai plus ou moins grandi. C'était facile de supprimer son contact. J'en avais envie depuis longtemps. La seule chose qui me retenait, c'était le respect pour nos 15 années passées ensemble.
J'ai finalement décidé de mettre un terme à cette relation en voyant la manière dont j'étais traitée (ignorée, humiliation, dégradation publique, des petits pics par-ci, par-là et un manque cruel de prise de contact). Nous avions passé la soirée ensemble ce soir-là. J'ai simulé une sympathie envers elle toute la soirée. Je n'avais qu'une envie, ne plus avoir à la revoir.
Je déteste être forcée à faire quelque chose que je ne veux pas. Là, non seulement le contexte de la soirée demandait à ce qu'on passe du temps ensemble, qu'on discute, mais en plus je devais faire semblant d'apprécier encore sa compagnie pour ne pas gâcher la soirée. Ça, par exemple, c'était dur.
Je crois que j'en ai eu finalement marre de me nourrir d'illusions. L'image d'une "meilleure copine de 15 ans", comme elle aimait le répéter, c'était beau. Je voulais aussi pouvoir dire que j'avais une moitié. Mais j'étais la seule à vouloir donner la mienne. 1,5 face à 0,5. L'équilibre était plus que douteux.
Je me sens légère. Je ne verse même pas une larme. Je ne m'en veux même pas un peu. J'ai laissé ma place propre. Je n'ai pas eu de colère, je n'ai pas pleuré, je n'ai pas gâché la soirée. Nous avons discuté, rigolé. Vérité soit faite que mon cœur ne ressent pour autant plus rien pour elle, comme il en a pu. Je lui souhaite de trouver la paix, simplement. Comme un voyageur espère prospérité à sa ville d'accueil, avant de reprendre le large. Sans pour autant être bien intéressée de savoir ce qu'elle va devenir.
Ce serait mentir que de dire que ça ne m'a pas fait mal. Surtout que c'était la deuxième fois que je ressentais cette trahison. Même après des années, je n'avais pas oublié la première fissure de notre amitié qui nous avait éloignés pendant 2 ans.
J'ai été sincère, mais pas entièrement honnête. Quand je disais à cette personne combien elle m'était chère, il y avait ce nœud, cette amertume dans la gorge. Une incertitude. Je savais que je mentais, ou au moins que je ne disais pas entièrement vérité : je ne lui avais pas pardonné. Je savais que la trahison que j'avais déjà vécue n'était pas oubliée. Je ne m'attendais pas à ce que je puisse la pardonner si vite non plus.
Ce serait mentir que de dire que je ne me suis pas sentie trahie, négligée, affaiblie, blessée. J'ai pleuré lorsque j'ai réalisé que notre amitié ne tenait qu'à moi. Qu'il s'agissait bien d'une amitié de routine, une amitié par défaut, plutôt que d'une amitié à plein mot. Elle ne sait peut-être rien de tout ça. Je ne me laisse pas trop penser cela. Je pense que quelque part, nous avons toutes les deux choisi d'ignorer la réalité des choses. Je n'avais pas de rancœur, je ne me forçais pas non plus mon cœur au pardon.
Ce soir je suis restée attentive. À ses dires, à ses gestes, à son langage corporel. Elle le sentait. Elle a senti un mouvement dans mon cœur. Peut-être aussi un manque d'intérêt.
Je n'aime pas bien cette idée que l'on ne doit rien à personne. Alors je ne l'affirmerai pas. Je lui dois respect, certes. Que je lui ai dû, tout comme elle m'en doit. Mais deux choses peuvent être vraies à la fois : on peut respecter quelqu'un tout en refusant de les faire entrer dans nos vies. On peut dire au revoir. On se doit aussi de s'expliquer : "Je ne me sens plus en sécurité avec toi. Je n'aime pas le fait de devoir mendier notre amitié ". Sans doute j'ai peut-être trop hésité à le faire, cela est à reconnaître.J'ai peut-être été opportuniste aussi : le seul visage familier dans une classe d'inconnus au lycée. C'est sans prétention que j'affirme que ce facteur, aussi, m'avait motivé à reprendre le lien. Il n'y a nul doute que j'ai moi aussi ma part d'hypocrisie à peser. Peut-être que quelque part j'espérais que notre amitié redevienne comme avant.
Mes sentiments envers une personne n'ont jamais été aussi clairs : je te souhaite bonheur et paix, mais je ne veux plus souffrir de notre relation. Peut-être que je suis lâche. Peut-être que j'ai enfin la force de me défaire d'une amitié routinière.
Mes sentiments sont encore frais. Je me dois de les laisser encore mûrir. Pour ne pas précipiter un adieu, qui pourtant doit être fait.
Une chose est sûre : il ne serait pas juste de déclarer amour sans sincérité. Je préfère donc faire mes adieux et m'éclipser.
Au revoir, amertume.
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Choisir de tourner la page, c'est se donner la chance d'écrire une histoire encore plus belle. Avec de nouvelles personnes, et surtout, avec toi-même.
(épilogue généré par l'IA)
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